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langcavalierbleu
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Association désirant contester l'abrutissement général imposé par l'industrialisation de tout art.
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Date de création :
18.07.2010
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Aaron Spectacle....mes Nouvelles

FATIGUE.

Publié le 18/07/2010 à 08:12 par langcavalierbleu Tags : aaron spectacle yann bouard fatigue nouvelles humour noir littérature auteur écrivain
FATIGUE.

J'ai connu peu de gens qui apprécient réellement cet état physique, un ou deux amis tout au plus... Mais mon père reste le plus furieux dans le genre.

Pour aimer la fatigue, il l'aimait ! Cela ne fait aucun doute.

Capable de veiller trois jours et trois nuits durant, uniquement pour le plaisir de ne plus tenir debout, alors..souvenirs mémorables, les parties d'observation frôlaient le ridicule: en pleine conversation ses yeux se fermaient subitement, son corps se courbait en avant et son cou se cassait vers la droite, la gauche ou en arrière et immanquablement, son cigare venait s'écraser quelque part. Souvent dans ce qu'il mangeait avant de sombrer.


De temps en temps, je pénétrais silencieusement dans son bureau et le découvrais somnolant dans des positions plus que farfelues ou douloureuses et comble de l'aberration, souvent, la pilosité en proie aux flammes, ce qui doit malheureusement être le lot de tous les fumeurs insomniaques et moustachus.

Certains douteront de l'utilité à cultiver un tel état de fatigue, incapacitant au maximum... Je ne saurai leur répondre, cependant, ayant hérité du goût pour cette drogue naturelle légale, je tenterai d'éclairer leur lanterne.


Une petite brume bien apaisante vient ralentir le déroulement de votre journée alors que, paradoxalement les heures défilent plus vite. C'est cela la vrai fatigue..c'est pour elle que des hommes se tuent au travail, pour en avoir leur dose quotidienne.

Personnellement, je préfère me fatiguer à ne rien faire. Ca va moins vite, c'est une évidence mais c'est bien plus crevant à la longue! On ne me fera pas changer d'avis, la fatigue physique vaut pas un copec face à l'exténuement psychologique.

De toute façon, les ouvriers du bâtiment seraient plus fatigué que les écrivains..ça se saurait! Entouré de gens qui bossent et, sans avoir essayé, j'ai toujours été beaucoup plus fatigué qu'eux... Voir, fatigué à leur place.

Hum, je l'attendais et voila qu'après quelques minutes de griffonage, elle pointe le bout de son nez usurpant la place de ma lucidité.

La fatigue est maintenant comme une amie et je la sens rôder bien avant qu'elle ne frappe.

Conducteurs imprudents, travailleurs effrénés, baiseurs retraités, apprenez à apprivoiser la bête car elle peut jouer de mauvais tours dont l'habitude préserve. Sentir la fatigue arriver vous sauve des mauvaises surprises, en affaire comme en alcool!


Ca y est, l'agitation du matin me conforte dans mon entrain d'homme de peu de forces. Tous ces bruits de gens qui s'affairent alors que le soleil lui-même se lève..tous s'agitent et seront en retard à leur travail, les enfant de la crèche à coté supplient leurs parents de ne pas les abandonner pour aller chercher leur "dose" quotidienne, au bureau.


Tout cela me transforme en surhomme oui, en roi, car en les écoutant à poil dans mon lit, je pense à tous ces hommes d'état, aux gangsters et à mon dealer qui entamment leur journée de merde et je me dis que la mienne est finie.

Alors, je me laisse enrober de chocolat, pour disparaître bien à l'abri telle la cacahuète d'un M&M's.

 

 

Yann Bouard

Juin 1997

Plus j'avance, plus j'oublie .

Plus j'avance, plus j'oublie .

 

Les mathématiques, la calligraphie ou les Pyrénées peuvent être à la base d'une grande aventure pour certaines personnes..l'arbre généalogique aussi.


Plus j'avance

plus j'oublie,

plus je recule

moins je suis.


Si je stagne,

je m'ennuie..tant pis.


Un détail me tarabuste psychiquement. Si j'étais un animal, mes congénères me rejeteraient pour pollution malodorante.

Ce n'est pas le cas de mes semblables humains. Auraient-ils leur capacité nasale réduite au profit des organes reproductifs ?

Se fouttent-ils de ma crasse ?

Je reste perplexe.


Mon Dieu, pourtant, je pue ! A mon approche, les phoques se noient volontairement et les girafes se font mutuellement le "coup du lapin"..quelle honte !

Remarque, c'est parce qu'on m'a menti sinon..



C'est vrai quoi, on m'a dit:


"C'est nous les plus beaux, les plus forts"


On m'a dit:


"Tu verras, c'est nous qu'on a les plus belles..avec les plus gros nichons"..


"L'argent, c'est nous qu'on l'a inventé, on en manquera jamais."



On m'a dit:



"Les études c'est bien, le travail c'est pour ton bien,

la mort..c'est rien"



"Tiens,

tiens,

tiens!

V'la du pain..pour les oiseaux"



Rien que d'la pisse noirâtre..sauf pour les nichons la,

je reconnais.


Sinon, on est les plus cons, le monde se fout de notre gueule, on a plus un rond.

Jamais la France n'a compté autant d'étudiants 'analphabébètes'.


Et, pendant ce temps, que se passe t'il, je vous l'demande ?

Rien.

Au lieu d'observer les oiseaux..rien.


Parceque, prenons un exemple: Y a très peu d'oiseaux infirmes..voir, pas du tout.

Les handicapés sont tous humains et ça va finir par faire des histoires si ça continue. C'est vrai, après tout, les autres espèces doivent avoir de bonnes raisons pour laisser la sélection naturelle faire son travail. Ca va nous retomber sur le dos de vouloir à tout prix garder les défectueux !

Alors, on leur cherche des excuses..pour quelle finalité, s'il vous plait ?

Ils sont de plus en plus nombreux et en bonne santé. Bientôt on sauvera même les morts-né. Y seront palôts et un peu cons mais, on les aimera bien quand même !


En fait, dans cent ans, on sera tous handicapés, ce sera une mode. Si c'est pas malheureux d'être aussi con !

 

Yann Bouard

Janvier 1998

Déclaration de perte .

Déclaration de perte .

 

 

C'est un cube, un grand cube terne. Une bande autocollante en entoure le diamètre supérieur et reste la seule touche de gaieté visible. Arborant fièrement sa définition primaire,

le cube à " Photos d'identité " m'observe nonchalamment...

Pourquoi pas ?


Le rideau s'écarte, je pénètre le cube fébrilement, anxieux d'observer les entrailles de la bète. Une fois la piècette digérée, j'ose m'asseoir, attendant avec impatience la création de mon identité!

Trois éclairs de furieux m'explosent à la gueule, je titube, quasi-aveugle.

C'est physique!

Il n'y a plus qu'à espérer que le tout s'effectue correctement dans les rouages du cube, assis, j'attends. Le hall de gare se remplit lentement, ma vision est maintenant troublée par de multiples passages d'humains et de fonctionnaires.


Soudain, le cube devient bruyant, il vibre, remue, s'émoustille..et finalement expulse violemment mon identité qui, sous le choc, s'élève dans les airs, virevoltant, avant de s'écraser sans aucune marque de respect sur les pieds boueux du chef de gare.

Je me précipite, le salue..m'inclinant délicatement j'essaie de récuperer mon bien, hélas, malgré maintes précautions l'homme en question est plus rapide..

" Rendez moi mon identité..! " lui dis-je hargneusement sans le quitter des yeux.

Sa réflexion est perceptible mais, il me tend ce qui me revient de droit, l'arrachant d'un geste sec je décide de m'éloigner, mon identité précieusement enfouie dans la main, ma main, la droite.


Je cherche..


Un endroit calme où la contempler à l'abri des regards.

Assis sur un banc, la pluie contre moi, j'observe mon poing serré.

Mon bras se détend alors..petit à petit je distingue mon précieux bien, l'admire enfin..

Mais..ce n'est qu'une bandelette d'un blanc immaculé qui s'offre à mes yeux. Sous la pression d'une telle découverte, je la déchire sans plus attendre.

J'aurai dû sentir l'arnaque... et m'enfuir, oui m'enfuir !

Mais j'ai craqué... J'ai payé,

et je n'existe toujours pas.

 

Yann Bouard

Juin 1999

 

Musique "Pink Floyd, Unknown song 1974"


GUET - APENS

Publié le 04/09/2010 à 09:19 par langcavalierbleu Tags : nouvelles nouvelle aaron spectacle auteur livres écrivain poésie poèmes yann bouard poème
 GUET - APENS

 

 

Ce matin en sortant, j'ai eu l'impression d'être guetté, partout.. sans vraiment savoir pourquoi.. par qui.

Me sentant comme une odeur de résistant sous l'occupation, filant droit l'air de rien mais respirant à plein poumons cette haine puante que chacun manifeste à mon égard.

Mon but premier étant l'acquisition d'un pot de café soluble, je ne m'étais muni que de quelques francs, déjouant ainsi d'avance tout traquenard préparé par ces rapaces avides de me dépouiller.

 

Un pied dans la "superette" et mon attention redouble, les caméras sont là et des employés payés pour, sont rivés à leurs écrans.. et m'observent. J'avance droit malgré tout, m'efforçant de fixer mon but au loin.. si j'ai l'air décidé, ils relâcheront leur surveillance, de toute façon je ne volerai rien, non rien.

 

Le rayon est à moitié vide, plus de café.. Aaargh, c'est un piège !

Plus de pot, rien que des boîtes de sachets individuels, je déteste les sachets individuels ça me rend tout seul !

Si je n'achète rien, ils vont penser que j'ai volé. Je la tripote cette conne de boîte marron, les sachets sont dessinés sur l'emballage.. j'en ai pas envie !

Tant pis ! J'achète quand-même.

 

Et puis soudain, chaos à la caisse, c'est la énième fois que je viens et c'est souvent le même employé.

 

" - Cinq francs quatre-vingt dix.. comment ça va ?

  - Ca va.

  - Ooh ! T'as une de ces têtes, t'es sorti hier soir toi..

  - Non. "

 

Il encaisse, me rend la monnaie. C'est un jeune dans le vent, brun, bouc, surf et concerts.

 

" - Et sinon, quoi de neuf ?

 - Rien. "

 

Putain c'est incroyable, il me regarde et me parle comme si on avait grandi ensemble.. et puis d'un coup, comme si le temps s'arrêtait figeant chaque élément par une vague de chaleur intense, je ne joue plus. Rayé du casting me voilà rabaissé au rang de spectateur comme à chaque fois qu'une situation me dépasse. En réalité, trop d'informations incompréhensibles surgissent de toutes parts au même instant, ça me paralyse. Les clients derrière moi s'impatientent, j'entends les chuchotements agacés, ce con de caissier garde la pose et attend du neuf quand, cerise sur le gâteau, du fond du magasin surgit une voix d'homme pas calme :

" Romain, les salades ! "

Le supérieur hiérarchique du caissier rebelle vient d'apparaître au coin d'un rayon et hèle de toute ses forces son employé qui va réagir.. ben, non.  Il me fixe de ses yeux vides, espérant une réponse.

 

Maintenant, à l'autre bout du magasin un homme s'égosille :

" Putain Romain, les salades ! "

 

Finalement, agacé par mon mutisme hébété, une parodie de retraité me fiche un coup de cane dans le bas du dos, ce sur quoi je m'oriente vers la sortie vexé comme un pou. Et bien non, ce n'est pas fini, apothéose.. le 'Romain' parle dans mon dos, c'est donc à moi qu'il s'adresse :

" Attends cinq minutes si tu veux, on pourra discuter "

 

Il veulent ma peau ces enfoirés, mais non, pas pour du café !

J'irai le chercher ailleurs.

J'en peux plus de ces gens qui veulent être mes amis.

Peut-être veulent-ils de la drogue ?

Je ne veux pas savoir.

Je le conchie.

 

Yann Bouard   1997


L'ANECDOTE RAPIDE MAIS CONFUSE

Publié le 11/09/2010 à 06:37 par langcavalierbleu Tags : livre poèmes poésie yann bouard aaron spectacle nouvelles auteur nouvelle humour noir
L'ANECDOTE RAPIDE MAIS CONFUSE

 

 

Ça me rappelle une fois où, dans un bar dont je tairai le nom par trou de mémoire.. non, c'était pas un bar ! Attendez que je dise pas de conneries, c'était.. une superette!

Donc dans une superette dont je tairai le nom du bar d'en face, de peur que l'on ne nous retrouve, mon ami et moi qui, dans la superette.. vous suivez.. faisions des emplettes. Bon et là, mon ami me regarde de ses grands yeux cernés et dit: " Je peux pas.." L'air mourant, dernier soupir et tout ça.

 

Alors vous savez, moi la mort ça m'emmerde, les mourants aussi alors je joue l'insensible, le lointain et fixant un Yop à l'horizon ( c'est une superette, pas un bar ) je réponds froidement : "Tu peux pas quoi ?"

Et patatra! Un mec comme lui quand il fait son cinéma il faut l'ignorer. A la moindre réaction positive, négative, interrogative.. c'est l'enculative. Déjà, son regard.. ses cernes, tout un mythe. Lui, bourré à la SPA.. c'est les chiens qui pleurent. Et puis, le discours suit, c'est insurmontable.

Bon, en l'occurrence le discours est absent, et pour un moment mais l'énergumène sait, malgré l'avancée de sa cuite, qu'avec un ami l'oeil suffit.

 

Bref "tu peux pas quoi" lui dis-je quand, comme victime d'un sort qui lui aurait ramené à zéro tous ses points d'éloquence et de marchandage, il me désigne son portefeuille avec des mouvements de la tête. Un coup il me regarde, un coup il fixe son morceau de cuir.. un vrai métronome.

Et il ne s'arrêtera que quand j'aurais dis "carte bleue!" Alors, je ne dis rien.

Et c'est maintenant que c'est gag, parce qu'un gars comme ça qui en temps normal est l'homme le plus digne, voir le plus prétentieux, que la terre ait porté.. et bien, bourré plus une once d'amour propre.

Surtout face aux inconnus et encore moins avec toute sorte de salarié dans l'exercice de ses fonctions.

 

Donc je ne dis rien.. j'attends, et monsieur sort sa carte bleue, la tend, récupère le mini-clavier et.. se met à taper le code avec son nez ! Personne ne voit, ses longs cheveux masquent la débilité de la scène mais, tout le monde sait..

 

La caissière aux yeux écarquillés sait.

 

Le vigile, impassible bras croisés, sait.

 

Je me doute, cet homme mérite notre respect à tous. Il tente. Dans l'absolu, j'ai bu aussi alors, de là à le raisonner.. Seulement, quand j'ai vu écrit pour la seconde fois "code marronné", j'ai cru bon d'intervenir:

 

"Je serai toi, j'irai au doigt pour la dernière.."

 

- Laisse ! Tu sais pas c'qu'est bon pour toi!"

 

Monsieur n'en fait qu'à sa tête et, tel un hard-rockeur déchaîné, nous avons vu une boule de cheveux virevolter dans un rythme frénétique et puis, plus rien. Un ticket a commencé à sortir, j'ai lu "code bon", "transaction acceptée".

 

Il m'a regardé avec un sourire béat. Le sang lui était monté à la tête, son teint virait au même rouge vif que ses pupilles implosées. Des cheveux collés au front par la transpiration, il m'a regardé fièrement:

 

"Impeccable!" a t'il dit.

 

"Terrifiant" lui ai-je répondu.

 

"Déprimant" a dit la caissière.

 

"Cassez-vous" a rajouté le vigile.

 

 

 

 

Yann Bouard

Juillet 1998 Quelques heures après

un concert de MANOWAR à la Cigalle.

 Si, c'est possible !

Couplez !

Publié le 20/09/2010 à 23:30 par langcavalierbleu Tags : poésie poème livre livres littérature auteur yann bouard aaron spectacle nouvelle nouvelles amour coeur rose fille couples
Couplez !

 

 

 

La plage se présentait sous son jour le plus avenant, les vagues s'entrelaçant si bien, que l'on aurait pu y voir la patte d'un mathématicien.

Le cul trempé mais si peu désemparé pour autant, je guettais inlassablement l'arrivée de dame fortune la désirée qui, sans se faire attendre, commençait à foutrement m'inspirer le néant le plus profond.

 

Bref, je bullais là, sans rien vraiment demander à quelconque clément que ce soit, lorqsu'ils débarquèrent tous... groupés comme une colonie.

 

Deux par deux... des files d'attentes ! Se tenant bras dessus bras dessous.

 

 

Comme des cons ! Et ils gueulaient ! Ils gueulaient si fort que je me suis levé, soucieux de faire admettre mon droit à la tranquilité. Mais avant que je ne dise quoi que ce soit, le premier de la file, un blond décoloré aux yeux de même, arbora fièrement son torse viril et me tendant la main dit :

 

"Salut nous sommes des amoureux !

- Nous nous aimons" surenchérit la naine brune accrochée à son coude.

 

Pendant qu'ils me parlaient, les autres attendaient patiemment derrière le couple en question qui, frénétiquement, m'exposait le but et les raisons de leur vie commune.

Après quelques instants d'étonnement je reculais de quelques pas me retrouvant bien malgré moi les talons humides, à quelques centimètres de l'écume.

Sans réaction aucune, le jeune garçon enchaînait les phrases, me fixant de ses yeux piscine.

 

"Nous nous sommes rencontrés dans la forêt de Sherwood" continua t'il.

 

"Nous nous sommes aimés tout de suite" reprit la jeune fille. Puis, chacun de leur côté, lui à ma droite, elle à ma gauche... ils se précipitèrent dans l'eau, habillés.

 

N'attendant pas une seconde, le couple suivant s'avança vers moi.

Il était grand, ténébreux comme elles disent. Elle, petite et boulotte mais charmante.

 

"Nous sommes des amoureux !" hurlèrent ils ensemble.

 

 

Alors là !... j'ai regardé derrière eux, j'ai vu une trentaine de couples et j'ai dit NON... Non !

 

M'enfuir, c'est tout ce qui m'est venu à l'esprit. Alors, j'ai courru un bon moment, avant de m'assoir au sommet d'une dune relativement éloignée mais assez proche pour les observer.

 

 

Ils ont tous fait l'amour, un bon moment. Chacun de leur côté, deux par deux ou en groupe. C'était rigolo, mais m'a lassé bien vite et les laissant à leurs occupations marginales, je rebroussais chemin, espérant regagner mon foyer avant d'effectuer d'autres mauvaises rencontres de ce type.

 

 

Derrière les dunes il y avait un bus, un de ces gros bus à deux étages. Bon, celui-ci était rose à pois verts, un énorme coeur peint sur le capot mais faisait tout de même fortement penser à ces bus anglais...

 

Un gars fumait sa clope, côté conducteur. Je me suis approché...

"C'est vous qui avez emmené les tarés là-bas ?

- Les amoureux ?

- Ouais, si tu veux.

- Oui c'est moi !

 

Il m'a regardé en souriant et a hurlé :

"J'suis l'chauffeur des amoureux !

 

 

J'lui ai cassé la gueule,

j'ai foutu le bus à l'eau,

Et je suis rentré... y'a des journées comme ça.



Yann Bouard / Aaron Spectacle

1992

LE LOUP-GAROU DE MES NUITS.

LE LOUP-GAROU DE MES NUITS.

 

 

 

Tous !

Nous en possédons tous, plus ou moins présent, mais toujours dans un petit recoin de notre cerveau.. prêt à jaillir avec une fréquence qui varie selon les êtres concernés.

 

C'est d'un souvenir de la petite enfance dont il s'agit. Non des moindres, le plus ancien, il nous ramène aux prémices de notre propre épopée terrestre.

Parfois une image, une "scène".. quelque chose d'insignifiant ou de mémorable.

 

 

Quel qu'il soit, nous possédons tous notre premier souvenir visuel.

 

 

Celui qui m'appartient est encadré. il se dessine au centre d'une serrure à travers laquelle j'observe, impatient, les agissements de mon père.

 

Je n'ai pas d'âge, pas d'enveloppe, je me sens juste " oeil " frétillant collé à l'éxtrémité d'une porte, effectuant son travail tel un organe docile et bien obéissant.

 

 

Malheureusement, y-a t'il souvenirs plus marquants que ceux emmmagasinés par un oeil obéissant aveuglément !

 

 

Mon père me ramena souvent de multiples cadeaux durant mes phases de croissance et jusqu'à ma pré-majorité. J'en ai peu de souvenirs.

 

 

Cette habitude de me "gâter" se mélait à celle d'anticiper mon évolution vers l'âge adulte. Pour ce faire, il se plaisait à ramener divers objets et jouets qui m'étaient destinés dans un futur proche.

Cela eût été des plus pardonnable, à mon avis, s'il n'avait commis fréquemment l'erreur de présenter ces derniers, à mes yeux et envies d'enfant, avant de les ranger dans des endroits le plus souvent inaccessibles non sans me promettre de joyeux moments en récompense de la patience dont je ne manquerai pas de faire preuve.

 

 

Certainement un manque d'appréciation envers son fils.. que sais-je ?  Toujours est-il qu'après m'avoir présenté un nécessaire à bricolage " pour plus tard ", je suis là, à grimper je ne sais où, pour m'en emparer et l'observer en cachette.

 

 

Selon ma mère, je n'ai pas plus de cinq ans .. et je revois, là .. devant moi cette boite en carton ROUGE. Le centre et plastifié pour que s'offre à mes yeux le spectacle qu'ils attendent : des marteaux, tournevis et pinces .. même un perceuse !

 

 

Je ressens aujourd'hui encore cette interrogation, ce désir de savoir, cette curiosité qui a saisit mon petit être, à ce moment précis. Je devais savoir s'ils étaient vrais ou bien factices .. du plastique, léger, ou bien du métal, pesant, qui placé dans mes mains créerait l'illusion d'outils réels.

 

 

C'est dans ce but là que, muni de ciseaux, j'effectuais sans réfléchir une longue entaille dans le film protecteur de l'emballage, passais mon petit doigt à l'intérieur et .. touchais.

 

La suite et tellement déroutante que j'en oublie aujourd'hui le résultat de ma petite expérience tactile, car ceci nous ramène à notre histoire de souvenirs et plus précisément, à notre serrure, à l'intérieur de laquelle se dessine une vision étrange emplie de schizophrénie et de démence.

Bettelheim lui-même ne cracherait pas sur un moment pareil pour imager certaines de ses théories.

 

Là, sur la pointe des pieds j'observe et, enfermé dans ce cadre étrange se dessine un tableau de Bukowski.. mon père est furieux. Dans des gestes indescriptibles, il saisit les outils un à un.. les brise, les tord, les mord et les piétine.

Il peste tout en agissant, murmure des insultes et le sang lui monte visiblement à la tête.

 

 

Je reste là, pétrifié, immobile, comme on regarde un film terrifiant sans pouvoir quitter son fauteuil ni même respirer, de peur qu'une main ne nous saisisse si l'on tente de fuir.

 

L'homme dont je suis se tient devant moi, il m'effraie.. son col roulé lui cache le cou, comme toujours, il est cambré et ses cheveux noirs lui masquent le visage.

 

 

En réalité, une seule chose me hante. Je ne pense ni à la punition, ni à la raclée.

 

J'ai peur qu'il se retourne. Qu'il se retourne et me sourit , devinant ma présence. C'est cette vision qui malgré moi me colle à cette porte.

Pourquoi sourire me direz-vous ?

et bien parce qu'il n'a pas de dents ce cher homme, à l'exception de deux chicots noir charbon placés contre son gré, à la vue des plus observateurs de ses interlocuteurs.

 

 

 

Et voilà ce que mon cerveau d'adulte fabrique, de continuelles images de mon père se retournant pour me sourire " à pleines dents " au milieu de ce cadre de serrure dont je ne peux me séparer.

 

 

Aucun souvenir de la suite n'est resté ancré en moi. Dommage.

Ils ont dû me tenir compagnie à un moment ou un autre avant de se perdre au fil des ans.

 

 

Après tout, ce n'est qu'une infime partie des milliards de renseignements emmagasinés sur cet homme, avant de cerner un parcelle de sa personnalité.

 

 

 

Aaron spectacle /  2000.